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Ce qui caractérise Signe de Piste, c'est la création d'un genre littéraire nouveau, au même titre que le polar, la science-fiction ou le fantastique :
• pas de super héros à l'américaine, mais des jeunes de l'âge du lecteur, semblables à lui
• des situations vraisemblables même si elles sont souvent exceptionnelles
• des sujets variés : les romans scouts, point de départ et marque de fabrique de la collection, ne représente que 10 % des romans publiés. Les autres sont des récits d'aventures, des romans psychologiques ou sociaux, des récits historiques ou maritimes, de la science-fiction, des dossiers d'actualité brûlants. Par contre, les valeurs incarnées par les héros sont bien issues du scoutisme, présent en filigrane dans l'ensemble de la collection : loyauté, dévouement, courage, générosité, débrouillardise, persévérance... c'est sans doute ce qui fait qu'une image scoute restera collée à la collection. Mais il s'agit, simplement, des valeurs humanistes occidentales
• la qualité littéraire des textes. C'est l'aspect le plus méconnu de cette collection. Les romans ne sont pas écrits à la va-vite. Jean-Louis Foncine, Serge Dalens, Guy de Larigaudie, Georges Ferney, Jean Valbert sont d'authentiques écrivains. Signe de Piste a aussi été le terrain d'apprentissage de Bertrand Poirot-Delpech, de Jean Favier (historien médiéviste devenu Directeur des Archives Nationales et Président de la BNF), et du comédien Philippe Avron.
• l'audace des sujets abordés : le nazisme y est décrit, analysé, décortiqué dès le début des années 50 dans des récits bouleversants ("Manfred", "Les Enfants perdus") quand d'autres se cantonaient aux récits de guerre héroïques. Même chose pour les crimes du stalinisme ("Les Enfants de Budapest", 1959), la guerre d'Algérie ("José Mohammed", 1955), le génocide khmer rouge ("Le Banian écarlate", 1986), la résistance afghane ("La Caravane de l'espoir", 1986), les crises du Soudan et du Darfour ("Les Chemins du Ouaddaï", 2006).
Tout en divertissant, Signe de Piste témoigne, traque la vérité, dénonce les injustices et fait oeuvre de paix, selon le voeu de Baden-Powell, le fondateur du scoutisme. En cela, Signe de Piste a marqué les 70 dernières années, en faisant rêver les jeunes à de fabuleuses aventures tout en les entraînant à la découverte d'eux-mêmes, du monde et de la vie. C'est ce qui explique son exceptionnelle longévité et sa modernité…
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